Extrait du journal

Interrogé par le Gaulois sur les motifs qui ont dicté son adhésion à la République et sur la politique qu’il compte servir à l’avenir, M. de Mackau a répondu d’une façon très nette et très précise. Il repousse, cela va sans dire, les inter prétations machiavéliques que d anciens amis, comme M. de Cassagnac, avaient spirituelle ment imaginées, d’une démarche pour eux si dé concertante. Ils affectaient d’y voir et d’y louer une habile manœuvre stratégique contre le ré gime existant, pour n’avoir pas, sans doute, à excommunier un ancien chef et à déplorer, eh la flétrissant, une trahison de plus. Tout est beaucoup plus simple. « On me prête, dit M. de Mackau, des projets, mystérieux et des combinaisons profondes. Tout cela est du rêve, et la preuye, c’est que je viendrai rarement à la Chambre dans cette fin de législature. J’ai fait à mon heure ce que ma conscience m’indiquait. » Et il faut bien avouer que les explications qu’il donne de sa conduite sont assez naturelles et assez dans la logique de ses idées bien con nues pour paraître plausibles et nous dispenser d’en chercher d’autres. M. de Mackau a eu pour principal souci, dans sa carrière politique de défendre ce qu’il appelle la liberté religieuse et les intérêts de l’Eglise. C’est même la prépondérance de ce souci, qui le rendait accommodant entre les divers partis monarchiques et lui a permis d’être si long temps le chef élu de l’union des droites. Pour un tel homme, l’encyclique du pape, enjoignant aux catholiques, au nom même désintérêts de l’Eglise, d’adhérer à la constitution républicaine, créait une situation particulièrement difficile. Bon catholique avant tout, pouvàit-il assumer la responsabilité, que porte si légèrement,...