Extrait du journal

BULLETIN DU. JOUR 'f te Sénat, qui seul a tenu séance hier, ne s'est becupô que de projets de loi d'intérêt local. On pouvait hier encore be demander pourquoi la diplomate italien qui avait été nommé par son gouvernement ministre plénipotentiaire à Bucarest, et que l'on savait parti pour cette ville, s'attardait en route. Le cabinet de Rome, après avoir eu l'audace de suivre l'exemple déjà donné par d'autres puissances et de choisir, en faisant cette nomination, le moyen le plus courtois de reconnaître l'indépendance roumaine, avait-il tout h. coup appris à ses dépens qu'il venait de commettre une erreur? S'ét ait-il aperçu trop tard de l'imprudence d'une démarche qui ne serait pas imitée sur-le-champ par l'Allemagne, à cause des négociations pendantes entre Berlin et Bucarest touchant le rachat des chemins de fer roumains, et avait-il jugé à propos d'arrêter son envoyé à mi-chemin, pour ne pas blesser ,la susceptibilité àe, M. de Bismarck? Ou bien, ce qui semblait aussi probable et plus facile a supposer, le plénipotentiaire italien avait-il été tout simplement retardé par l inolémence de fa saison? Ces questions seraient oiseuses dorénavant, car le comte Tornielli est enfin arrivé à Bucarest, et c'est aujourd'hui mémo qu'il doit présenter ses lettres de créance au prince Charles de Roumanie. Ce dernier, en recevant avant-hier la délégation qui était venu lui remettre l'adresse voté* par le Sénat en réponse au discours du trône, a exprimé l'espoir que toutes les grandes puissances auront prochainement reconnu l'autonomie de l'Etat roumain; il reste encore en arrière, on le sait, que l'Angleterre, la France et l'Allemagne. Des dépêches simultanément adressées de Berlin et de Vienne au Morning Post et au Daily Tetegraph annoncent que l'Allemagne et l'Autriche appuient la prposition française d'une médiation Collective dans la question grecque. D'autre part, les commissaires grecs, qui continuent à batailler avec les commissaires ottomans sur la future frontière du royaume hellénique, ont proposé une nouvelle ligne de démarcation. Dans cette variante, la limite partirait sur la mer Adriatique du cap Stylos, au nord du Kalamas, et, lassant toujours à la Grèce Li ville de Janina, suivrait du côté de la Thesisalie le tracé déjà connu. On doute que l'accord se fasse à Constantinople sur ce projet mieux que sur les précédents, et tout indique qu'on effet l'haure de la médiation,' ou plutôt de l'arbitrage européen, ne tardera pas h sonner....