Extrait du journal

années. Cette montre devait donc se trouver depuis lors entre les mains de votre frère aîné. — Tout cela est vrai. Et ensuite ? — Votre frère était un homme peu soigneux, sans ordre et sans esprit de conduite. Il avait hérité d’une fortune honnête qu’il a eu bientôt dilapidée. Sa vie a connu des hauts et des bas; il a vécu dans la misère avec, de temps à autre, des retours de fortune. En fin de compte, il s’est adonné à la boisson et il en est mort. Voilà à quoi se bornent mes découvertes. Je bondis sur ma chaise et me mis à arpenter impatiemment la chambre. — Ceci n’est pas digne de vous, Holmes! m’é criai-je. Je n’aurais jamais pu croire que vous vous seriez abaissé jusque-là. Vous avez évi demment fait une enquête sur la vie démon malheureux frère et vous prétendez maintenant découvrir son histoire par des moyens fantasti ques. Vous n’allez pas me soutenir que cette vieille montre ait pu vous faire de telles révéla tions! C’est un mauvais procédé de votre part, . c’est, pour parler franc; un charlatanisme in digne de vous. — Mon cher Watson, dit Holmes avec calme, acceptez, je vous en prie, mes excuses. Je n’a vais, considéré que le problème en lui-même, . oubliant combien le sujet vous touchait de près - et pouvait vous être pénible. Je vous donne ma parole, cependant, que je ne soupçonnais.même pas l’existence dé votre frère avant que vous m’ayez fait voir cette montre. — Mais, alors, par quel miracle avez-vous pu découvrir ces choses? Tout ce que vous m’avez dit est parfaitement exact. — Vraiment! eh bien, à vrai dire, je n’espé rais pas être tombé si juste, car je n’avais que des probabilités... . — Mais vous ne vous êtes cependant pas bor né à deviner... t Non, non, je ne cherche jamais à deviner. G est là une détestable habitude qui est la mort de toute logique. Si vous voulez bien suivre le cours de mes pensées vous verrez comment les remarques les plus insignifiantes en apparence peuvent fournir les observations les plus utiles, comment avec les moyens les plus simples on peut arriver â pn résultat qui vous parait mer veilleux. Tenez, je vous ai dit tout d’abord que votre frère n’avait ni soin ni ordre. Regardez...