Extrait du journal

1 que cette religieuse n’ait point envoyé la dépê che demandée par vous. — Eh* bien ? croyez-vous ne plus pouvoir compter sur elle ? demanda-treile effrayée. — Je n’en sais rien ; en tout cas, il n’y aurait aucun péril en la demeure. — Oh ! ce serait horriblement contrariant ! s’é cria Brigitte. — Contrariant, oui, mais c’est tout. Si vous le permettez, je vous conduirai d’abord dans un hôtel, et j’irai prendre des informations. — J’irai avec vous, dit-elle vivement. — Laissez-moi agir seul... Vous ne pouvez pas vous exposer directement à un refus, au cas où des raisons quelconques ne permettraient pas de vous recevoir. — Pourquoi ne me recevraition pas? Cette supérieure vous est parente, elle doit protéger votre femme. Vous m’avez dit qu’elle le ferait très volontiers. , — En effet! je le croyais..., mais son silence me déconcerte un peu. — Aviez-vous donc des doutes même à Paris? — Pas précisément..., mais j’ai réfléchi. — Alors où aller en attendant? dit-elle agitée. —Tranquillisez-vous... je connais Londres, et vous serez satisfaite de l’hôtel que j'ai en vue. Elle ne répliqua rien, mais de nouveau aux prises avec son pénible malaise, elle perdit la tranquillité relative qui la soutenait avant cette explication. Laurent observa l’effet produit avec le plus vif dépit, mais il s’abstint de nouvelles ré flexions afin de diminuer la portée de l’inci dent.. En arrivant à Londres, il la conduisit dans un hôtel décent, et après un court pourparler avec le gérant, la fit monter dans un apparte ment que, sans lui le dire, il avait retenu l’avant-veilie par télégramme. — Je suis contrariée à un point excessif de m’arrêter ici, lui dit-elle. J’aime mieux aller avec vous. — Soyez raisonnable, chère Brigitte. Quel in convénient voyez-vous a vous reposer en- m’at tendant? Mon absence sera courte. Je vais vous faire monter.une collation. — Je n’ai besoin de rien, dit-elle avec un peu d’irritation. Allez donc seul puisque vous le voulez., mais xaljez vite. Et votre ami ? Pourquoi...