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Le Temps, 20 août 1875

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Le Temps
20 août 1875


Extrait du journal

Bon nombre de discours de présidents de conseils généraux sont déjà connus. Nous en reproduisons plusieurs aujourd'hui. On peut y remarquer deux faits les orateurs qui étaient républicains avant que la république n'ait été instituée par l'Assemblée nationale, tiennent à rappeler que la république est un gouvernement ouvert à tous, un gouvernement de conciliation. D'autre part, un certain nombre de présidents, qui travaillaient pour la monarchie avant le vote de la constitution républicaine, déclarent accepter cette constitution et s'efforcer de la faire bien fonctionner. Ainsi, en Seine-et-Marne, M. le comte de Greffulhe déclare accepter loyalement la forme actuelle du gouvernement, et sacrifier en bon citoyen ses sympathies et ses affections. Dans la Gironde, M. Alexandre Léon, qui à l'Assemblée nationale, ferait certainement partie du groupe Lavergne, insiste sur la mission qu'auront à remplirles sénateurs et les députés, chargés « de la garde et du .développement des institutions de la ^république. » Certains présidents s'ab;'stiennent scrupuleusement de la moindre allusion à la politique. M. Magne, dans la Dordogne, dépose, en entrant au conseil général, son bonapartisme à la porte; il veut, dit.il, s'attacher exclusivement dans cette assemblée aux intérêts du. département. Dans l'Oise, ,M. le duc d'Aumale déclare qu'il respectera dans sa lettre comme dans son esprit l'interdiction de la politique imposée par la loi départementale aux conseils généraux; il se borne à mentionnerles lois nouvelles modifiant la la situation des conseils ou des conseillers, et entre autres, dans les lois qui « ont organisé les grands pouvoirs de l'Etat et pourvu au gouvernement de la république », cette disposition qui donne aux membres du conseil général la qualité d'électeurs sénatoriaux. Dans le discours prononcé YàMézières par M. le général Chanzy, la politique s'accentue déjà nettement le pays, dit le président du conseil général des Ardennes, entend soutenir et conserver le gouvernement qu'il s'est -donné. Le général Chanzy ne désigne pas ce gouvernement; mais, sans le nommer il l'indique. On devait s'attendre à ce que MM. Lepère, Magnin, Cornil et Bozerian affirmassent avec force leurs convictions républicaines, et • qu'ils exprimassent leurs regrets de ce que la mise en pratique de la Gonstitution nouvelle soit retardée par l'ajournement des élections générales. Ce qu'il faut donc surtout remarquer dans leurs discours, c'est leur insistance à parler de la république ouverte à tous, à-présenter la Constitution républicaine comme une œuvre de concilia-...

À propos

Le Temps, nommé en référence au célèbre Times anglais, fut fondé en 1861 par le journaliste Auguste Neffzer ; il en fit le grand organe libéral français. Il se distingue des autres publications par son grand format et son prix, trois fois plus élevé que les autres quotidiens populaires. Son tirage est bien inférieur à son audience, considérable, en particulier auprès des élites politiques et financières.

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