Extrait du journal

Parce, qu'au, lendemain des grands événements de ces dernières semaines - depuis la conférence de Munich jusqu'à l'offensive de la presse fasciste-contre la France, en passant par la mise en vigueur de l'accord italo-britannique, le voyage de M. von Ribbentrop à Paris, la signature de la déclaration commune franco-allemande et tous les remous provoqués par le règlement en Europe centrale - M. Mussolini n'a pas cru devoir saisir l'occasion qu« lui offrait la cérémonie de Carbonia pour s'adresser à l'Europe et préciser le point do vue italien, il ne.faudrait pas en conclure que le gouvernement de Rome estime le moment venu pour lui de se recueillir et de ralentir son activité diplomatique. Le sang-froid et la fermeté d'âme avec lesquels la France a accueilli l'offensive de la presse fasciste, et que confirment pleinement les déclarations catégoriques faites ce matin à la Chambre par M. Georges Bonnet, l'impression profonde produite dans le monde entier par le redressement de notre pays face à n'importe quel péril extérieur, le climat nouveau créé en Europe par la conférence de Munich d'abord, par la déclaration ' commune franco-allemande ensuite, peut-être aussi'le souci de dissimuler autant que faire se peut les flottements que l'on a pu constater parfois dans la. politique de l'axe Romè-Berlin à la suite de l'Anschluss et des problèmes nouveaux qui se pôsent du fait de l'anéantissement du bastion tchécoslovaque, ce sont autant de raisons qui commandent à la puissance fasciste la prudence dans une action extérieure singulièrement délicate par sa nature même. M. Mussolini à trop de sens politique pour.ne pas comprendre que ce n'est pas l'heure de procéder par des coups d'éclat et à des mises en demeure qui risqueraient fort de manquer leur effet et leur but. Il est plus habile, sans doute, de réserver pour l'avenir toutes les possibilités qui peuvent exister et d'agir directement. là où c'est nécessaire, par les moyens plus discrets et plus sûrs de la méthode diplomatique. ....