Extrait du journal

, La journée d'hier a été marquée du point, (Je vue international par . deux manifestations d'une égale importance et qui, en quelque sorte, se complètent l'une l'autre : le discours qu'a prononcé M.- Georges Bonnet au cours de la discussion du budget des affaires étrangères à la Chambre des députés, et les déclarations faites par M- Neville Chamberlain à la Chambre des communes au cours du débat sur la politique extérieure de la Grande-Bretagne. M. Bonnet a çté applaudi par la grande majorité de la Chambre; M. Chamberlain l'a emporté à une forte majorité, puisque la motion de censure condamnant, sa politique extérieure présentée par l'oppositiôn travailliste a été répoussée par 340 voix contre 143, soit à une majorité de 197 voix. On peut en dégager qu'à Paris comme à Londres la politique de détente, de rapprochement et d'entente repond entièrement au sentiment profond dtes peux nations. ' ' Ces deux discours donnent une idée exacte de. l'intime collaboration de la France et de l'Angletèrré et de 1 Identité de doctrine et de méthode dés deUx gouvernements étroitement associés. Il suffit de constater qu'en ce qui concerne la coopération franco-britannique, les relations avec l'Allemagne, la position particulière de l'Italie et le problème espagnol, le premier ministre britannique et. le ministre des affairés étrangères ' français se sont exprimés dans un même esprit, ont marqué les mêmes tendances! ont', assigné un même but à leurs efforts. On s'avise parfois d'insinuer à l'étranger que l'Angleterre pourrait être dissociée de la France au cas où viendrait à se produire un conflit dans la Méditerranée. Toute la campagne antifrançaise de la presse fasciste est fondée sur ce calcul. Les paroles qui viennent d'être prononcées à Paris et à Londres ne laissent place à aucune équivoque et fixent les choses sous leur véritable aspect. M. Georges Bonnet a déclaré que le fondement de l'action diplomatique de la France demeure l'entente avec l'Angleterre. Il a dit que si l'urne des deux nations venait à être l'objet d'une agression non provoquée, l'autre ne manquerait pas de se porter à son aide. Faisant siennes, au inom du gouvernement de la République, les paroles proponcées en décembre 1930 par M. Yvon Delbos, alors ministre des affaires étrangères, il a répété ce qu'il avait déjà dit devant les commissions de la Chambre et du Sénat, à savoir qu'en cas d'agression non provoquée toutes les forces de la France sur terre, sur mer et dans, l'air seraient, spontanément, immédiatement, utilisées pour la défense ae la Grande-Bretagne. Voilà qui ne laisse plàce à aucun malentendu, et le ministre a souligna avec force, que la collaboration franco-britannique n'a failli ni un jour, ni une heure, ni dans sa continuité, ni dans son objet, qui est !4 .maintien de la paix. De son côté; M. Neville Chamberlain, qui avait déjà dit précédemment que les relations de la France et de l'Angleterre sont si étroites qu'elles dépassent de simples obligations légales parce qu'elles sont .fondéés sur l'identité des intérêts des deux pays, a fait état dès déclarations faites à la Chambre française au sujet de l'aide spontanée et immédiate èn cas de conflit, et il a souligné que de télles déclarations sont en réalité plus significatives que les traités eux-mêmes, car, après tout, .ce sont les intentions des gouvernements plutôt que là manière dont on les exprime qui Compteraient si, du fait de certains événements, elles devaient se manifester sous une forme effective....