Extrait du journal

le nom de lord ne tient pas à l’accident de la prérogative législative, puisque les pairs d’Irlande ou d’Ecosse, qui ne siègent pas en vertu d’un droit personnel ou de la déléga tion de leurs pairs à la Chambre des lords, et les lords par courtoisie (fils de marquis ou de ducs) le possèdent au même degré. On a vu dans le débat d’avant-hier lord Compton, fils aîné et héritier présomptif du marquis de Northampton, l’un des plus vieux titres et l’une des plus grosses fortunes ter ritoriales de la pairie, soutenir de son inter vention personnelle la motion radicale de M. Labouchère. Une majorité de 40 voix l’a rejetée. Ce n’est guère sur une telle question. Il y a quelque cinquante ans un pareil débat aurait été impossible. Jusqu’à la réforme de 1832, l’oligarchie aristocratique était le régime de l’Angleterre. Depuis lors, on peut mesurer les progrès que la démocratie a faits, puisque les tories eux-mêmes souffriraient sans grande peine que l’on portât la main sur l’arche sainte de la Chambre haute pour donner à cette insti tution une forme peu différente de celle du Sénat français. Il est vrai que, malgré le préjugé contraire, le sentiment proprement aristocratique est de moins en moins intéressé à une assem blée où les vieux titres sont de plus en plus rares. Sait-on qu’il n’y a que aouze pairies antérieures à 1400, que dix-sept de 1400 à 1500, que vingt et une de 1500 à 1600, que quatre-vingt-douze de 1600 à 1700, et que le reste date des deux derniers siècles dans la, proportion de 196 pour le dix-huitième siècle et de 385 pour le dix-neuvième sièclè ?...