Extrait du journal

nous pourrons, en adoptant le principe, discu- . ter les détails. Mais évidemment, de l’aveu de tous, il y a quelque chose à faire, et à faire sans plus de retard. Puisque le mal vient.de la subordination de . l’instituteur à la politique, le meilleur projet sera, sans contredit, celui qui mettra sa nomi- nation ou son avancement, non pas en dehors — ce n’est pas possible, — mais au moins le plus loin des influences politiques départemen tales qui l’oppriment aujourd’hui. Or, on n’y arrivera point, qu’on remette le pouvoir décisionnaire à l’inspecteur d’académie ou au conseil départemental de l’enseignement pri maire, comme on l’a proposé de divers côtés. Le pouvoir le plus en dehors de la politique et le moins incompétent en même temps dans les choses scolaires est celui du recteur. Il faut en faire le grand chef universitaire de toute une région. Pour porter cette responsabilité fort lourde sans doute, les recteurs devront être des hommes éminents. Plus on les choisira élevés par le caractère et l’autorité scientifique, plus sûrement on trouvera, en eux un obstacle aux influences extra» niversitaires, plus il y aura chance pour le mérite professionnel de se faire reconnaître et récompenser. Nous avons exa miné avec soin les divers autres projets mis en avant par nos correspondants et par les jour naux, aucun ne nous , paraît présenter des ga ranties aussi grandes de bon ordre et de haute impartialité. Mais, encore une fois, le moment n’est pas venu de discuter sur les détails d’un projet quelconque ; il convient d’attendre celui qu’un gouvernement qui se dit essentiellement réformateur ne peut manquer de préparer sur une question d’une si grande conséquence pour l’avenir de la République et du pays....