Extrait du journal

UNE INITIATIVE INTÉRESSANTE Comment enrayer le mouvement gréviste qui dé cime l’industrie française, à la grande joie de la confédération du travail? Il n’est pas d’industriel qui, à cette heure, ne se pose cette question. Le mal étond ses, ravages de jour en jour : il faut y trouver un remède, ou c’en est fait de la prospé rité économique de notre pays. Nous devons reconnaître que l’urgence est apparue aux yeux des intéressés et que.depuis quel que temps il y a une émulation louable parmi les industriels pour apporter au problème angois sant qui nous occupe une prompte solution. Parmi les initiatives intéressantes de ces temps derniers, il en est une qui nous semble vouée au succès : celle des entrepreneurs de maçonnerie. Ces ■ industriels, ruinés par les grèves, par les mises à l’index et autres procédés chers à la con fédération du travail, ont décidé de séparer les bons ouvriers des fauteurs de troubles. S’inspi rant d’un procédé qui réussit, il y a quelques an nées, aux entrepreneurs du port d’Anvers, ils ont fondé une association qui, sous le nom d' « union pour la protection du travail dans l’entreprise de la maçonnerie », se propose de recruter un per sonnel sûr, capable d’opposer une solide résistance aux énergumônes de la révolution sociale. Cette association, dont les patrons, admis en qualité de membres, cotisants, font tous les frais, assure aux ouvriers adhérents des avantages réels. Elle leur garantit un minimum de salaire et un minimum de travail, à l’année. De plus, elle se propose de fon der une caisse de secours et de retraite. La confédération du travail a, naturellement, combattu cette initiative avec la dernière violence; Elle a qualifié de « jaunes » les ouvriers qui prêteraient, leurs noms à cette entreprise, et l’on sait que pour les « rouges » le « jaune » est une couleur infâme; bref, elle a mis tout en œuvre pour faire échouer 1’ « union pour la protection du travail.». -Malgré cette campagne d’injures et de diffama tions, nous constatons avec plaisir que la nou velle association est en pleine voie de réussite. Sa première assemblée générale a eu lieu hièr, à Ja Société d’agriculture de la rue d’Athènes, et la salle fut trop exiguë pour contenir les nombreux ouvriers qui s’y pressaient. Ce premier résultat est rassurant. Il prouve qü’il ne faut pas désespérer du bon sens des tra vailleurs français et que les syndicalistes ne sont forts que paroe que personne .n’a sérieusement 03é jusqu’à ce jour secouer leur joug. Il ne faut pas oublier que les syndicats ne groupent qu'un nombre infime de travailleurs, et que dès lors, on prête la main à un véritable abus do confiance quand on permet à une minorité de traiter au nom d’un ensemble dont l’abstention est un signe de désaveu. Les entrepreneurs de maçonnerie ont, croyonsnous, trouvé la solution juste. La confédération du travail fait appel aux mécontents, aux paresseux. Que les industriels fassent appel aux ouvriers travailleurs et sérieux, ils seront entendus. ! i i «TtUlTi — LE VOYAGE DE M. FALLIÈRES DANS LES PAYS SCANDINAVES...