Extrait du journal

F»— Alors, docteur, rien à changer au régime? — Rien, mon enfant. Tâche seulement de ne Das te surmener... ' — oh! moi, dit le jeune homme, avec le sourire fin et spirituel qu’on remarque si sou vent sur le visage des rachitiques, je suis en ér, sans qu’il y paraisse. Rien à craindre pour moi. Mais je voudrais tant que nous puissions faire quelque chose pour relever ma pauvre naman! Le docteur eut un haussement depauîes apitoyé.: En lui-même il pensait: « Eh oui! il y aurait quelque chose à faire. Mais je ne sonnais que trop votre position. Ce n’est pas avec tes pauvres appointements joints à la maigre pension de ta mère que tu pourras 'envoyer dans le Midi... Voilà ce qu’il lui fauirait. Après les soucis, les longues privations, sette pleurésie compliquée de bronchite a eu raison de sa robustesse native; et ce n’est pas dans l’air confiné de son étroit logis qu’elle peut se remettre vite... » — Allons, bonsoir, petit, et courage! reprit-il mut haut. Il y a du mieux d’ailleurs, le pou mon se dégage. Demain, sûrement, la fièvre .omtoera. De sa main fine et longue Edouard Saurel serra affectueusement la large dextre du vieil ami de son père; puis ayant refermé sur lui la porte du vestibule, il revint silencieusement dans la chambre de la malade. Elle dormait, haletante et oppressée. Il s’assit près du lit, dams un vieux fauteuil bas, et sombra en d’angoissantes réflexions. Reproduction interdite....