Extrait du journal

On trouvera plus loin le discours que M. Waddington a prononcé au banquet qui réunissait tous sos collègues du conseil général de l'Aisne. Il était difficile de parler avec plus de tact, de sagesse et de modération. Après avoir exposé en quelques mots l'histoire de l'Assemblée nationale ^t rendu hommage aux efforts du premier président de la république, il a abordé la question des élections générales. Deux partis, a-t-il dit en substance, vont se trouver en présence, le parti de l'Appel au peuple eJt le parti constitutionnel vous savez comment s'est formé ce dernier et quelles sont les 'raisons qui ont déterminé sa formation. Ces raisons subsistent, et il importe que l'union du parti constitutionnel s'affirme devant le scrutin qui s'ouvrira dans quelques mois. « Sur Le terrain de la Constitution peuvent se réunir tous ceux qui mettent le pays. audessus d.a leurs préférences personnelles. » Le pays applaudira à ces sages et patriotiques paroles. A la veille des élections générales, on accordera qu'on ne pouvait mieux poser la question. Une dépêche de Constantinople, qu'on lira plus loin, et à laquelle l'agenèe Havas donne une origine officielle, expose, au point de vue turc, la situation militaire en Herzégovine, et l'état de la question diplomatique. On y remarquera d'abord une explication apologétique de l'inaction qui a été reprochée aux. Turcs. Le gouvernement, est-il dit dans cette dépêche, ayant peu de troupes en Herzégovine, n'a pas voulu prendre l'offensive, de peur de fournir aux "insurgés l'occasion de triomphes faciles et qui les auraient encouragés, et afin d'éviter -une effusion de sang inutile. Mais les renforts sont déjà arrivés, il y aura prochainement 18,000 soldats dans la province, et l'offensive va être reprise iriimédiatement. Notre correspondance de Vienne, publiée aujourd'hui, annonce que les puissances du Nord ont dû engager la Porte ottomane à faire rapidement usage de ses forces. Il semble que la dépêche de Constantinople soit une réponse à cette invitation. La dépêche ajoute que les démarches amicales faites mercredi dernier auprès du grand-visir par les ambassadeurs de Russie, d'Allemagne et d'Autriche-Hongrie, et qui, d'après une dépêche d'hier, tendaient à obtenir une suspension des hostilités étaient motivées par le désir, de la part de ces puissances, d'entrer en communication avec les insurgés. Notre correspondant de Vienne annonce également que les trois puissances du Nord ont l'intention d'engager à se soumettre les chrétiens de l'Herzégovine. D'après le télégramme officiel de Constantinople, la Porte ottomane n'avait pas encore répondu officiellement à cette demande hier soir. Mais l'ordre donné à Dervich-Pacha de reprendre immédiatement l'offensive, est un refus par anticipation, et dans lequel la Turquie pourrait bien persésévérer....