Extrait du journal

francs pour la création d’un musée d’art arabe ■ avait, sur ce titre, été froidement accueilli comme une dépense de luxe, mais les déléga-a tions se sont rendues quand on leur a appris qu’il s’agissait en réalité d’une sorte d’exposition permanente où les produits de l’industrie indi gène seront étalés aux yeux des amateurs. Il n’est guère de touristes qui ne tiennent à rap porter un souvenir d’un voyage en Algérie; actuellement les objets qu’ils trouvent dans les bazars des villes sont presque toujours de pro venance égyptienne ou turque. Cette exposition leur montrera que l’indigène algérien fabrique des tapis, des cuirs brodés, des bijoux, des po teries qui peuvent soutenir la concurrence et qui ont de plus le mérite d’être des produits locaux authentiques. Un commerce relativement important pourra être ainsi dérivé au profit de nos sujets. Les autres crédits pour subventionner des. cliniques, des infirmeries et des asiles indi-. gènes," pour donner des bourses à des indi gènes qui veulent faire des études de médecine et pour aider les sociétés de prévoyance indi gènes dans leurs frais généraux ont été moins disputés. En fin de compte, nous le répétons, les Délégations s’associant avec confiance aux intentions du gouverneur général ont tout ac cepté. Leur.vote aura des effets considérables;' d’une part sur l’opinion des colons ; il est dans la nature de l'homme de s’intéresser aux choses qui sont son œuvre, parce qu’on aura mis cette politique d’assistance en train on sera porté à la vouloir faire réussir, et les anciens préjugés së dissiperont. D’autre part, cette manifestation de sympatbie ne peut maquer d'avoir un reten tissement heureux dans la masse indigène qui observe avec une extrême attention les actions dp ses maîtres.-- Par l’institution des tribunaux répressifs qui, en remédiant à l’insécurité, supprimeront la principale cause d’irritation des colons contre les indigènes et, par ce vote des Délégations qui rassurera les indigènes sur les dispositions des colons, il nous semble que commencent pour l’Algérie des temps nouveaux où les races, que les hasards de l’histoire ont appelées à y cohabi ter, se comprendront mieux*...