Extrait du journal

BULi-ETIN DU JOUR L'emprunt de deux milliards est vota; 11 l'a été hier dans une séance du soir, qui a duré jusqu'à près de onze heures, et le scrutin final a montré avec quelle unanimité patriotique l'Assemblée tenait à s'associer à l'entente établie entre le gouvernement et la commission des finances, car il n'y a pas eu un seul dissident parmi les 551 membres présents. Toute la discussion qui a précédé ce vote est dans l'exposé si lucide que l'illustre chef du pouvoir exécutif a fait de notre situation financière et de nos moyens de suffire, sans écraser la fortune publique, aux charges immenses que nous ont léguées la guerre étrangère et la guerre civile. Nous n'avons pas à nous étendre ici sur ce remarquable tableau, mais nous voulons en faire connaître en deux mots les conclusions relativement rassurantes. Quand nous aurons pourvu à toutes les exigences pécuniaires que nous imposentles circonstances, notre budget annuel s'élèvera à la somme de2,450 millions,danslaquelle les dépenses nouvelles figureront, y compris 200 millions pour l'amortissement, à 556 millions; mais, pour assurer le service de ce budget, nos ressources normales se trouveront augmentées, tant par suite des réductions de dépenses que grâce aux. augmentations d'impôts et à la création d'impôts nouveaux, de 650 millions, chiffre supérieur aux nécessités de l'équilibre. Dans le cours de ses développements, M. Thiers a été naturellement amené à effleurer les questions si graves et si délicates que soulèvent les aggravations fiscales en projet, et il y a eu même à ce sujet une légère escarmouche entre le président du conseil et un des membres de la Chambre les plus compétents en matière de finances, M. Germain. Il n'est pas douteux qu'il ne faille s'attendre à de vifs débats, lorsque l'heure seça venue d'examiner en séance le système proposé paçM.PouyerQuertier....