Extrait du journal

Le Journal officiel annonce ce jnatin que la revue, ajournée par suite du mauvais temps à aujourd'hui jeudi,est définitivement fixée à dimanche prochain, 25 juin. Cette nouvelle va, nous l'espérons, donner le coup de grâce aux bruits absurdes qui, malgré leur flagrante invraisemblance, n'ont cessé de courir en France et en Europe depuis le commencement de la semaine et que nous retrouvons dans le Times d'hier. C'est le correspondant spécial de ce journal à Versailles qui a pris la peine de s'en faire lui-même l'écho, et de télégraphier à l'éditeur que la revue n'aura pas lieu, parce que les Allemands auraient représenté que le nombre des troupes appelées à prendre part à cette solennité militaire excéderait de beaucoup le chiffre permis parle traité. Nous n'en faisons pas notre compliment au reporter du Times. Du reste, s'ils n'y prennent garde, les correspondants des journaux anglais ne tarderoiit pas à, compromettré la juste autorité qui s'était attachée jusqu'ici aux communications des principaux organes de la presse de Londres. Rien de plus vrai que le principe qui consiste à dire que les feuilles ` périodiques sont avant tout des organes `' de publicité; mais encore faut-il ne l'appliquer qu'avec réserve et discernement. On a vu ces jours-ci avec quelle légèreté nos confrères, même les plus sérieux, d'outre-Manche, avaient accueilli l'odieuse nouvelle de viols et de fusillades de femmes accomplis en plein jour à la place Vendôme. Quelques-uns d'entre eux se sont empressés depuis de faire amende honorable; c'est fort bien, mais il faut que ce repentir soit sincère et ne soit pas immédiatement suivi,comme il l'était avant-hier dans le Daily-News,de prétendues nouvelles d'un caractère moralement moins fâcheux, mais non moins hasardées, telles,par exetnple,quë cellesci, qu'adressait à ce journal son correspondant de Berlin « On semble craindre ici certaines complications en France. Le ton arrogant de la presse de Versailles et de celle de Paris n'est rien moins que rassurant. Je crois qu'il n'est pas douteux qu'on n'ait tout nouvellement transmis des instructions pour arrêter lé retour de France des troupes allemandes qui avaient reçu leur ordre de départ. En même temps, on discontinue la mise en liberté du reste des prisonniers français. »Nous n'avons pas besoin de dire que nous n'avons rien appris qui puisse donner une ombre de créance à ces rumeurs....