Extrait du journal
ayant emporté son bras droit. Puis, ç’avait été comme un grand coup asséné en pleine poitrine,et il était tombé à son tour, presque aussitôt piétiné par les chevaux ennemis. Maintenant, c'est le soir après la bataille. ' Le capitaine Allard ne veut pas mourir là, danS l'abandon. Les hôtes sinistres qui dépouillent les morts vont venir et le fouilleront, lui prendront ses reliques, et l’anneau qui brille à son doigt, l’an neau d’Odette 1 « Non, non! à l’aide là moi! » clame sa voix, et il arrache des poignées de gazon, dont il tamponne sa plaie furieusement. » Odette l Comme il la revoit, sa petite fian cée, vivante et lumineuse, telle il l’avait vue en ce soir*de fête où, entre deux batailles, son cœur de soldat s'était laissé prendre à la paix d’un sourire de jeune fille. • Odette!.. Le fantôme se penche, vers lui, mais ne panse pas ses blessures. Le fantôme fuit, effleurant à peine de ses pieds menus la croupe des chevaux;.. Odettet..Sous sa main Un papier froissé bruit. Le blessé l’examine. Une belle et douce pensée con sole son esprit. C’est une lettre, toute chaude de la chaleur du sein où elle a reposé, la dernière lettre d’Odette. Il l’avait reçue au camp, alors que le clairon sonnait déjà la marche, et n'avait pu la lire. Mais, heureux de la posséder, il l’avait mise sur son cœur, ‘se faisant une armure des paroles d’amour d'une femme. Les balles avaient frappé plus haut, dédai gnant l’humble pli, et les balles avaient frappé juste. Mais il veut lire, il en est temps encore ; il lui semble que cette lecture sera son cordial pour vivre oq son viatique pour mourir. . Déjà il a porté l'enveloppe à ses lèvres et la déchire des dents. Maladroitement, il déplie la missive, toute pénétrée d’un parfum d’héliotrope si subtil qu'il domine la pestilence ^ du char nier.: ■ ■ ■ - .. - Il regarde, mais ne distingue rien. Que faire ? un peu de lumière, une flambée d’allumette, le sauverait. Il rampe sur les genoux jusqu’auprès d’un blessé qui gémit: *. - Hé I camarade, asrtu du feu, camarade î...
À propos
Le Temps, nommé en référence au célèbre Times anglais, fut fondé en 1861 par le journaliste Auguste Neffzer ; il en fit le grand organe libéral français. Il se distingue des autres publications par son grand format et son prix, trois fois plus élevé que les autres quotidiens populaires. Son tirage est bien inférieur à son audience, considérable, en particulier auprès des élites politiques et financières.
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