Extrait du journal
pourfendeur de moulins à vent? continua Ju lienne sans se troubler. Tu parles de nos ancê tres, les Rois Maures; c’étaient des braves, mais ils n’insultaient pas des jeunès gens sans défense ! — Ils se sont défendus ! fit Jean d’un air som bre en relevant sa manche. Sa peau fine sous le hâle portait la trace de meurtrissures. — Ne nous dépensons pas en paroles inutiles, reprit Julienne, émue malgré son air de sévé rité. Qui a commencé ? — Eux ! ils m’ont appelé M. de Loup garou ! — Ce n’était pas trop mal trouvé, fit Julienne avec un sourire involontaire. Et tu es tombé ■ sur eux à bras raccourcis? — Naturellement! Pouvais-je faire autre ment? , ■ — Non, admit la tante. Pour une fois c’était juste. Mais ensuite? —? Ensuite... Eh bien, ensuite, ils m’ont monté des scies, à propos de ma famille, de ma for tune... — Qui leur en avait parlé ? Pas le proviseur, je suppose? — Lui ? non. Il s’est toujours bien conduit, admit généreusement le coupable. Seulement, il n’aurait pas dû vous déranger, tante. Ces affaires-là s’arrangent entre hommes. — Entre hommes ! répéta Julienne, avec un mélange do raillerie et de compassion. Entre gamins, veux-tu dire. Tu viens d’avoir quinze ans, ne l’oublie pas. Mais lorsque tu leur as dit... Je l’ai entendu... — Vous n’avez pas besoin d'insister, tante, je ne mens pas. — C’est juste. Quand tu leur as dit que. tu achèterais leurs consciences, comme d’âutros avaient acheté celles de leurs pères, où avais-tu pris cela ? —-Dans les journaux, parbleu 1 — Je te prie d’être correct, mon neveu, et de ne pas oublier que tu parles à une femme, ta tante. Tu Iis les journaux? — Des fois. C’est défendu, mais... Il haussa les épaules d’un air qui en disait long sur sa façon d’admettre les prohibitions. — Sais-tu qu’il n’est pas de plus grave in jure, mon neveu? Sais-tu qu’entre vendre sa conscience et voler un louis il n’y a absolu ment aucune différence, sinon que le premier délit est pire, peut-être ? — J’étais en colère, dit Jean. — Je le pense bien, répondit Julienne. Et nos aïeux, dont tu parles si souvent, crois-tu qu’ils seraient fiers de toi, aujourd’hui ? Jean regarda le bout de ses souliers poudre'1* etrépondit; — Non....
À propos
Le Temps, nommé en référence au célèbre Times anglais, fut fondé en 1861 par le journaliste Auguste Neffzer ; il en fit le grand organe libéral français. Il se distingue des autres publications par son grand format et son prix, trois fois plus élevé que les autres quotidiens populaires. Son tirage est bien inférieur à son audience, considérable, en particulier auprès des élites politiques et financières.
En savoir plus Données de classification - loubet
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