Extrait du journal

XIV LA DÉGRADATION Qu’il soit revêtu de malédiction comme d’une robe 1 PS. CVIII. Le jour ensuivant, à l’heure matinale où le soleil de juillet se levait clair et beau comme un bouclier d’or, le tribunal d’honneur et de chevalerie s’assembla dans la grand’salle du château de Vendôme pour faire bonne et brève expédition de justice. Le comte Bouchard, revêtu du manteau rouge doublé d’hermine et du mortier noir qui constituaient le grand costume des chevaliers, se vint mettre en siège pontifical. Il était en touré de ses conseillers en bon et suffisant nombre, tous chevaliers sans reproches, assis par ordonnance d’ancienneté dans l’ordre. A sa droite, se tenait un moine blanc de SaintGeorges. C’était le chapelain du château qui remplissait les fonctions de greffier. En face, sur un banc occupant le milieu de la salle, étaient assis Odon de Renay et Hugues de Morville. A côté de ce banc, on avait placé un faudesteuil, siège d’honneur et de dignité pour l’abbé cardinal qui assistait les accusés. Le héraut d’armes du comte, vêtu d’une dalmatique aux armes d’Angleterre et de Vendôme, était debout; le bâton à la main, accompagné d’un businier et donnant ses ordres aux ser gents. Ceux-ci, armés de masses, gardaient les buis, empêchaient qu’aucune commotion ne se fît et, de par monseigneur, commandaient le silence à la foule houleuse des curieux du châ-...