Extrait du journal

L'impression de détente qui prévaut à cette heure confirme ce que nous disions hier à cette place au sujet des ressources diplomatiques qui existent en faveur d'un règlement pacifique de l'angoissant problème de l'Europe centrale. Il ne faudrait pas maintenant passer d'un extrême à l'autre, du plus noir pessimisme à l'optimisme le plus facile. L'état aigu de la crise que l'on pouvait constater samedi s'est atténué, mais toutes les difficultés fondamentales subsistent et aucune solution définitive n'est encore en vue. Les diplomaties anglaise et française, agissant en étroit accord, en contact permanent, s'efforcent de parer au plus pressé, qui est d'écarter la menace immédiate d'un conflit auquel, s'il venait à se produire, personne en Europe ne saurait demeurer-indifférent. Le travail en commun des cabinets de Londres et de Paris consiste actuellement à éclaircir le débat, à créer un « climat » plus propice à un^ examen d'ensemble des problèmes à résoudre, à raffermir la confiance si dangereusement ébranlée, à favoriser, en ce qui concerne' la crise intérieure tchécoslovaque d'une part, et le relations générales entre Prague et Berlin d'autre part, des pourparlers susceptibles d'aboutir à une formule de compromis sauvegardant tous les légitimes intérêts en cause. Ge que l'on peut dire sans se: méprendre sur la valeur morale des résultats déjà obtenus, mais sans se dissimuler l'importance des difficultés qui restent à surmonter, c'est que l'atmosphère est sensiblement meilleure aujourd'hui qu'elle ne l'était la semaine dernière, et que, pour l'instant, le pire se trouve écarté....