Extrait du journal

La situation internationale de l'heure présente crée dans toutes les capitales de sérieuses préoccupations. Barcelone directement menacée par l'offensive nationaliste, le développement, avec une violence toujours accrue, de la campagne contre la France de la presse fasciste, laquelle ne peut que se trouver encouragée par des dîscours dans le'genre dë celui'que Mi" Mussolini a prononcé dimanche, les conséquences de 'l'abandon forcé de la présidence, de la Rèichsbank par M. Schacht, que l'on interprète dans tous les milieux étrangers comme marquant un tournant particulièrement dangereux de la politique du régime national-socialiste de l'autre côté du Rhin, l'activité diplomatique que les puissances totalitaires déploient à cette heure en Europe centrale, où, de toute évidence, l'Allemagne manoeuvre à [Varsovie et l'Italie à Belgrade dans l'espoir de s'assurer la neutralité de la Pologne et de la Yougoslavie en cas de conflit en Occident et dans la Méditerranée, ce sont les principaux ^éléments du malaise qui pèse si lourdement sur les peuples et qui risque à la longue, si l'on n!y prend garde, de recréer l'atmosphère que nous avons connue au mois de septembre dernier. Tout cela n'est déjà que trop sérieux en soi, et il y a quelque chose de criminel dans le fait des rumeurs sensationnelles, les bruits absurdes et manifestement faux par lesquels d'aucuns s'efforcent systématiquement d'ébranler la confiance, de pousser les peuples à céder ;à la nervosité, de les disposer à commettre les pires fautes, .ou à consentir, par peur irraisonnée de la guerre, aux plus coupables abandons....