Extrait du journal
résiste à ses prières, se dérobe à ses désirs, dont l’égoïste importunité ■ l’offense. Hubert, humilié, s’éloigne ; il boude. Deux années se' passent. Et voici qu’il reçoit d’Andrée un billet irritant. Elle lui annonce 1e dessein où elle est de tenter à nouveau l’aventure conjugale; elle lui demande conseil comme au « meilleur de ses amis ». Il accourt; il se laisse prendre au piège de l’astuce féminine. Il se croyait devenu indifférent; il s’aperçoit qu’il n’est pas guéri; la jalousie, le dépit, 1e souvenir des anciennes tendresses, la crainte du rival hypothétique qu’on lui oppose, la présence capiteuse de celle qu’il s’imaginait _a*voir oubliée rallument en lui le feu mal éteint. Andrée joue à ravir/ son rôle, de coquette vertueuse, de CéEmène pour 1e bon motif. Elle est cousue de malice ; elle a des feintes savantes, des agressions calcu lées el d’adorables retours; elle a les yeux, la voix de Marie Leconte, qui réalise l’idéal du personnage et donoe l’illusion d’être tout en semble amoureuse, honnête, spirituelle, loyale. Hubert tombe à ses pieds. Elle n’attendait que cet aveu. Elle confesse sa ruse à l’amant recon quis et inquiet; elie n’a jamais voulu se marier... qu’avec lui. Il est radieux; elle est heureuse... Et leur tâche est achevée. Ils ont disserté sur l’a mour, coupé des cheveux en huit, examiné à la loupe leur cas passionnel, échangé des propos de « dîners en ville », orné de grâces quelques vérités essentielles, lu et commenté deux phra ses de La Bruyère, ciselé de jolies choses sur ces divers sujets de conversation. Ds n’ont plus rien à nous dire. Le rideau baisse... Ainsi se fait un proverbe... La Comédie-Française, à l’occasion des dé buts de Mlle Révonne et de Jean Worms, vient de reprendre 1e Flibustier. Cet ouvrage n’a ja mais quitté le répertoire; il s’y maintient comme le Monde où l’on s’ennuie, le Gendre de Monsieur Poirier, Y Ami Fritz et quelques-unes de ces œuvres modernes, que 1e public a définitive ment adoptées et faites classiques. Je crois que 1e Flibustier est, avec 1e Chemineau, la pièce de Jean Richepin qui a le plus de chances de durée ; ce sont ses plus sincères, celtes où il a mis le plus de lui-même : dans 1e Chemineau son goût de la vie libre et dans le Flibustier son amour des vastes horizons et du peuple de la mer. La mer, voilà le principal personnage du drame ; elle l’enveloppe, le baigne de toutes parts; on aperçoit ses flots au fond du décor ; on écoute ses grondements, ses murmures ; on respire son odeur; upe brise vient d’elle et rafraîchit la salle ; elle communique à ces trois actes un je ne sais quoi d’allègre, de sa lubre et de salé qui réjouit le cœur et y éveille la sympathie. ...Taisez-vous, ma bru. Je vous défends D’injurier la mer. Zanik, elle extravague ; . N’écoute-point. Vois-tu, quoi que fasse la vague;-...
À propos
Le Temps, nommé en référence au célèbre Times anglais, fut fondé en 1861 par le journaliste Auguste Neffzer ; il en fit le grand organe libéral français. Il se distingue des autres publications par son grand format et son prix, trois fois plus élevé que les autres quotidiens populaires. Son tirage est bien inférieur à son audience, considérable, en particulier auprès des élites politiques et financières.
En savoir plus Données de classification - fallières
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