PRÉCÉDENT

Le Temps, 27 février 1890

SUIVANT

URL invalide

Le Temps
27 février 1890


Extrait du journal

tel^ qu’il est présenté ne sont en majorité que d’une voix; mais il s’en faut que les autres s’opposent tous de parti pris à la reconstruction. Presque tous ne sont préoccupés que de trouver encore le moyen d’alléger la charge financière de l’Etat, en obtenant un concours de la ville de Paris. Ce concours ne sera probablement pas refusé ; mais il s’agit de sa voir s’il se produira par une participation à la dé pense prévue dans le projet ministériel ou s’il vien dra s’ajouter au crédit demandé aux Chambres, de façon à permettre de faire les choses plus large ment. On ne peut songer ni à laisser sans emploi le terrain sur lequel s’élevait l’Opéra-Comique, ni à en changer l’affectation, à cause des conditions mêmes auxquelles est subordonnée sa possession par le domaine. La reconstruction ne peut donc se faire que sur l’emplacement même où s’élevait le théâtre brûlé. D’après le projet sur lequel on s’est rabattu pour raisons d’économie, la nouvelle salle sera comme l’ancienne adossée à une maison peu profonde, mais en façade sur le boulevard, et dont l’expropriation, à cause de sa situation avanta geuse, aurait notablement grossi les frais. Au point de vue de la sécurité, et c’est un point de vue dont il est malaisé de se distraire dans une question qui s’est posée à la suite de si tristes circonstances, il est certainement préférable qu’un théâtre soit isolé de tous les côtés et que les risques du voisinage ne viennent pas s’ajouter à toutes les causes d’acci dents qu’il recèle en lui. La première pensée avait donc été, pendant qu’on serait en train de rebâtir, d’agrandir la construction de façon à l’amener en bordure du boulevard des Italiens. Il semblait mê me que la façade dût être de ce côté. En dehors des objections d’argent qui sont les plus graves, on en a soulevé d’autres. Les mouve ments d’équipages produits par l’arrivée au théâ tre et par la sortie n’auraient-ils pas pour effet de causer des embarras inextricables dans un des en droits les plus fréquemment encombrés de Paris. Il y avait déjà un enchevêtrement singulier de voi tures à la sortie avant la catastrophe ; mais encore elles ne passaient pas toutes par le boulevard, une grande partie s’écoulait par les rues voisines. On a parié aussi de la gaieté d’aspect et de l’éclairage du quartier. Il y a, non loin de là et sur le même côté une très importante bâtisse élevée par un grand établissement financier. Elle fait très bon effet le jour ; mais il faut avouer que, le soir, le grand es pace qu’elle occupe est bien morne. Les théâtres n’ont pas les mêmes raisons d’attrister la vue, car, à l’inverse des maisons de banque, c’est le soir pré cisément qu’ils sont en activité. Si l’on maintenait la façade du côté de l’ancienne, sur la place, cet endroit du boulevard serait certainement plutôt attristé qu’égayé, car le derrière d’un théâtre, le côté de l’administration et de l’entrée des artistes, n’est ni très animé ni très lumineux. Si l’on tour nait la façade du côté du boulevard, ce serait diffé rent, au moins pendant la plus grande partie de l’année ; car il ne faut pas oublier que l’Opéra-Comique a pris l’habitude de se mettre tous les ans assez longtemps en vacances et il n’y a pas beau coup à espérer qu’on revienne là-dessus : c’est un pli pris. Quoi qu’il en soit, une proposition est faite à l’Hô tel de Ville pour mettre à la charge du budget de Paris l’expropriation de l’immeuble du boulevard. Si cette proposition était adoptée, il y a lieu de sup poser que cela faciliterait les choses du côté de l’Etat et du Parlement, car, la question des voies et moyens financiers résolue, les menus scrupules touchant la circulation ou l’éclairage s’effaceraient probablement devant la considération supérieure de la sécurité accrue. « LA COHFÉREHCE OUVRIÈRE DE BERLIN...

À propos

Le Temps, nommé en référence au célèbre Times anglais, fut fondé en 1861 par le journaliste Auguste Neffzer ; il en fit le grand organe libéral français. Il se distingue des autres publications par son grand format et son prix, trois fois plus élevé que les autres quotidiens populaires. Son tirage est bien inférieur à son audience, considérable, en particulier auprès des élites politiques et financières.

En savoir plus
Données de classification
  • rousselle
  • tisza
  • van
  • hamelin
  • pest
  • pechy
  • conrad-bruat
  • fortin
  • adrien hébrard
  • anvers
  • rome
  • paris
  • russie
  • berlin
  • nice
  • allemagne
  • berne
  • hongrie
  • amérique
  • france
  • chambre des communes
  • parlement
  • jeunes femmes
  • sénat
  • union postale
  • parti libéral
  • union
  • berlin
  • mouvement socialiste