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Le Temps, 27 février 1908

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Le Temps
27 février 1908


Extrait du journal

son lest humain, qu’il abandonnait un peu trop. Savoy se trompait. De nouveau bien des mi nutes passèrent, sans ramener lé capitaine. La lune, invisible encore, faisait jaillir des fumées blanches à l’horizon. Une gelée plus intense commençait à sévir et à poudrer à blanc les îles de joncs. Savoy éternua. Sa gaieté s’était en volée. — C’est un peu fortl... murmura-t-il. Eh bien, tant pis! Et n’y tenant plus, au risque de gâter la chasse, il lâcha ses deux coups de fusil pour hâter le retour de l’autre. Aucune silhouette de passeur ne se montra sur les eaux lointaines. La lune seulement s’élevait, montait presque à vue d’œil, tirée mystérieusement dans le vide par des forces invisibles, et semblait, du bord du ciel, lui envoyer spécialement sa clarté. Elle se réverbérait devant lui dans l’eau, tantôt en pilotis de lumière, tantôt en pièce d’or, élastique et dansante. Bientôt il perçut le bruissement des bataillons de roseaux froissés çà et là par des brises passagères, qui couvrirent encore ses épaules de frissons. Il crut s’apercevoir que le niveau de l’étang montait, se soulevait comme un dos immense, ” avec lenteur. L’eau lui léchait les épaules. Il dut rehausser encore son fusil, et pour sau ver quelques cartouches, les loger dans son collet relevé. ii était probable que le meunier du moulin d’amont avait, par une fatale coïncidence, ou vert les vannes qui commandaient les étangs supérieurs. Il se voyait, de ce coup, d’autant plus en péril qu’il ignorait les limites de la crue. . , Il se remit à faire feu et à pousser par inter valles de grands cris : — A moil . Il tâchait pourtant de refouler sOïl inquiétude* Cauvin n’était retardé que par une avarie de la barque, par un léger accident; il allait repardîtrs En attendant, il sentait dans ses moelles la constriction du froid. Une congestion pouvait l'abattre d’une minute à l’autre. Il ne tenait de* bout qu’en se raidissant. < «, JOURNKLLEft (A suivriX...

À propos

Le Temps, nommé en référence au célèbre Times anglais, fut fondé en 1861 par le journaliste Auguste Neffzer ; il en fit le grand organe libéral français. Il se distingue des autres publications par son grand format et son prix, trois fois plus élevé que les autres quotidiens populaires. Son tirage est bien inférieur à son audience, considérable, en particulier auprès des élites politiques et financières.

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