Extrait du journal

Nos correspondants do Vienne et de Londres nous signalent simultanément l'action combinée de l'Allemagne et de l'Autriche, qui cherchent à entraîner l'adhésion de la Porte à la conférence c'est, d'ailleurs, en ce sens aussi que se prononce la presse gouvernementale de Vienne, et notre correspondant de Berlin assure que, dans lapapitale de l'empire allemand, on considère les appréciations sévères des journaux officieux autrichiens sur l'attitude négative de la Turquie, comme conformes à la pensée 'du prince de Bismarck. Jusquà présent, la Porte oppose un optimisme imperturbable aux instances des deux puissances germaniques, et elle affecte de considérer les nouvelles d'Egypte comme tellement rassurantes que l'œuvre de la conférence sera. devancée par les événements. 'Le marquis de Noaill.es et lord Dufferin ont fait une démarche officielle auprès de la Porte pour rectifier une assertion erronée que la chancellerie ottomane avait introduite dans la circulaire du 20 juin. Dans ce document, le gouvernement turc affectait de croire que les deux puissances occidentales, en proposant la réunion d'une conférence, n'avait eu d'autre but que de faciliter la mission de Dervich. On saisit aisément le but de cette assertion si la pensée des cabinets de Paris et de Londres était celle que leur prêtait la circulaire turque, ces cabinets n'avaient plus de raison d'insister pour la réunion de la conférence dès qu'un replâtrage quelconque, arrangé par Dervich, les mettait en présence d'un fait accompli. Les ambassadeurs de France et d'Angleterre se sont empressés de rectifier cette interprétation en faisant observer à la Porte que la proposition de leurs gouvernements ayant précédé l'envoi d($ Dervich, ne pouvait, dans leur pensée, avoir pour objet de faciliter sa mission, Nous avons sous les yeux le protocole do la séance du 27 mai 1882, dans laquelle la commission du Danube a discuté la partie des règlements de navigation dont le traité de Berlin lui a confié l'élaboration. On sait que, pour s'acquitter des obligations que leur a imposées l'article 55 du traite, les délégués de tous les Etats, moins celui de la Roumanie, s'étaient mis d'accord sur l'institution d'une commission mixte où L'Autriche devait être représentée avec les Etats riverains, et dont cette puissance devait avoir la présidence. L'accord s'arrêtait à cette question de principe il n'y avait entente ni sur le mode de votation de la commission, ni sur...