Extrait du journal

Ces chiffres ne sont-ils pas décisifs? Au surplus, l’exposé des motifs de M. le mi nistre de l’agriculture a pris soin de faire res sortir combien les prix sont d’ores et déjà plus élevés en France qu’à l’étranger. «Si on prend comme point de comparaison, dit M. Méline, le poids moyen d’un bœuf vendu au marché de La Villette, et si on le rapporte au prix moyen de la viande sur pied en Allemagne, on trouve que le bœuf qui se vend 480 francs sur le marché de Paris ne se vend que 438 francs sur le marché de Berlin. L’écart est donc de plus de 40 fr. » Et l’exposé des motifs ajoute : «Il est plus con sidérable encore pour l’Italie, car on arrive par le même calcul à constater que le même bœuf se vend environ 420 francs sur le marché d’Alexandrie et 450 francs sur celui de Rome. » Ainsi, M. le ministre de l’agriculture le re connaît, les bestiaux français sont exceptionnel lement chers. En présence de ce fait, si l’Etat, ce que nous nous refusons à admettre, avait qualité pour intervenir dans la fixation des prix, ne serait-il pas plutôt fondé à agir dans le sens d’une modération des prix que dans celui d’un nouveau rehaussement ? On peut se demander, il est vrai, si, par suite de cet écart de prix que nous venons de noter entre la France et l’étranger, les bestiaux étran gers ne tendent pas de plus en plus à nous en vahir. Quelle est, sur co point spécial, la vraie situation ? L’exposé des motifs, là encore, a cité des chiffres qui méritent d’être acceptés avec une extrême circonspection. Ils sembleraient indi quer, en effet, une invasion croissante. Or, ce n’est pas tout à fait ce qu’accusent les dernières statistiques officielles. La plus récente s’appli que au mouvement de notre commerce exté rieur pendant les sept premiers mois de l’année courante et la période correspondante des an nées 1882 et 1883. Or, voici les chiffres que nous y relevons : . IMPORTATIONS 1882 1883 1884...