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Le Temps, 28 décembre 1872

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Le Temps
28 décembre 1872


Extrait du journal

Nous avons emprunté hier à une correspondance romaine de l'agence Havas le récit des incidents auxquels serait due la brusque retraite de notre ambassadeur auprès du Saint-Siège. La même agence assure aujourd'hui que la démission de M. -de Bourgoing a été acceptée par le gouvernement, et une dépêche de Rome annonce en même temps que ce diplomate a pris hier soir congé du pape, après avoir présenté au Vatican M. Cambefort, qui doit le remplacer comme chargé d'affaires. D'après les informations en cours dans notre monde politique les diverses causes assignées à la résolution de M. de Bourgoing seraient exactes toutefois, le fait déterminant aurait été l'envoi à notre représentant à la cour d'Italie de l'ordre qui prescrivait au commandant de YOrénoque d'aller présenter ses hommages au roi Victor-Emmanuel à l'occasion du nouvel an. On blâmerait vivement à l'Elysée la conduite de M. de Bourgoing que l'on accuserait de s'être mêlé de ce qui ne le regardait pas, et M. Thiers, tout en ne se dissimulant pas les embarras qui peuvent résulter de cette affaire, serait, assure t on décidé à soutenir M. Fournier et le ministre dont cet envoyé n'a fait qu'exécuter les instructions. Cependant s'il faut en croire la dépêche de Rome que nous avons citée plus haut, le gouvernement, en vue d'atténuer le cas, aurait songé à un moyen terme, et, par suite d'ordres ultérieurs, le commandant et les officiers de YOrénoque n'iraient ni au Quirinal ni au Vatican. Les feuilles religieuses vont sans doute faire grand bruit de cette affaire on sait avec quel acharnement elles ont attaqué jusqu'ici M. Fournier, et l'on se rappelle que leurs accusations ont trouvé récemment un écho à la tribune de l'Assemblée. L' Univers revenait encore hier soir à la charge dans une correspondance de Rome. Quant au fond même de l'incident Bourgoing, ce que l'on peut en dire, c'est que rien ne prouve mieux la difficulté, pour ne pas dire l'impossibilité...

À propos

Le Temps, nommé en référence au célèbre Times anglais, fut fondé en 1861 par le journaliste Auguste Neffzer ; il en fit le grand organe libéral français. Il se distingue des autres publications par son grand format et son prix, trois fois plus élevé que les autres quotidiens populaires. Son tirage est bien inférieur à son audience, considérable, en particulier auprès des élites politiques et financières.

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