Extrait du journal

rent sans préjugés incommodes. Tout était prêt. De mystérieuses réclames, qui faisaient tout en tendre sans .rien catégoriser, allaient allumer la mèche. Les connaisseurs se léchaient les ba- : bines. ... Et voilà que tout à coup on apprend qu’il y a contre-ordre. Les héritiers ne veulent pas. Ils ont réfléchi. Le prince Herbert est rentré en : grâce : il ne veut pas compromettre l’avenir d’une carrière qui a connu des hauts et des bas incroyables. Son frère le comte Guillaume, est fonctionnaire, il occupe un degré éminent de la hiérarchie administrative. . S’exposer à réveiller de vieilles querelles, ral lumer un feu mal éteint, provoquer la colère d’un souverain qui ne plaisante pas, et cela en l’absence du grand homme qui, s’il déchaînait l’orage, pouvait servir de paratonnerre, c’eût été défier le destin, c’eût été courir au devant du malheur: ces messieurs n’ont pas fait cette sotte gageure. Ils ne tiennent pas, même pour exécuter des engagements précis, à s’exposer à de tels périls. Aussi ont-ils signifié à l’éditeur de ne pas lancer son volume. Celui-ci n’entend pas de cette oreille. Il trouve la plaisanterie mauvaise. On a empoché son or, et maintenant qu’il s’agit pour lui de se rem bourser on l’entrave de mille manières, on le réduit à l’impuissance. C’est une rupture de contrat. On plaidera et on verra s’il y a des ju ges à Berlin pour décider qu’un livre vendu d’avance et dont le prix a été payé par l’acqué reur, appartientàcetacheteur, quia le droit d’en disposer à son gré, ou aux héritiers de l'auteur, qùi prétendent faire valoir tardivement des considérations de haute politique et des raisons d’Etat....