Extrait du journal
Les deux tiers de la séance d'hier ont été employés à la discussion du projet de loi tendant à réprimer la fraude dans la fabrication et la vente des allumettes chimiques. L'urgence avait été déclarée. A 33 voix de majorité, l'Assemblée a décidé qu'elle passerait à la discussion des articles. La majorité a été plus faible encore en faveur de l'article 3, qui assimile, quant à la pénalité, la détention des ustensiles de fabrication et celle des pâtes phosphorées à la fabrication frauduleuse. Cet article n'a été adopté qu'à une majorité de 14 voix. L'ensemble de la loi a été ensuite voté par assis et levé. On a alors abordé la discussion du budget de la marine. M. Vandier a critiqué, comme l'année dernière, l'exiguïté du chiffre du crédit budgétaire. Il a rappelé qu'il manque 23 millions pour l'exécution du plan arrêté en 1872 par l'amiral Pothuau, et qu'en conséquence, les constructions navales sont interrompues, l'artillerie est insuffisante, et les travauxhydrauliques restent en souffrance. 'A quoi M. le ministre de la marine a répondu que pour avoir ces 23 millions, il lui fallait le vote d'un crédit extraordinaire que son collègue des finances ne lui a pas encore accordé. Quant au personnel, M. Vandier a signalé le découragement qui aurait gagné, d'après lui, les officiers de la flotte, et qui résulterait, dit-il, du petit nombre des embarquements et de la diminution de l'avancement. La transformation de la flotte, la substitution des vapeurs aux bâtiments à voiles ont diminué de 179 le nombre des officiers nécessaires, et il a fallu réduire d'un cinquième l'avancement. M. Vandier voudrait qu'au lieu de restreindre l'avancement, on mît à la retraite, sur leur demande, les officiers qui ont 25 ans de service, mais en leur accordant, s'ils remplissent les conditions de nomination au grade supérieur, la pension de retraite de ce grade. Il demande également qu'on suive l'exemple donné par l'Angleterre depuis 1870, en capitalisant à 5 0/0 la pension de retraite, et en versant le capital aux officiers retraités, au lieu et place de la pension. Le ministre a répondu que la moyenne des embarquements et celle de l'avancement sont à peu près égales à celles de l'empire. Quant à admettre à la retraite une masse d'officiers, quant à capitaliser les retraites, le ministre s'y oppose absolument, et nous le comprenons sans peine. La capitalisation des retraites est en dehors de nos règles financières, et nous ne voyons pas par quel calcul on établirait qu'elle est un bénéfice pour le Trésor. De plus, l'exagération, si elle existe réellement, de notre personnel maritime est infiniment petite, comparée à celle qui existait chez nos voisins. L'Angleterre, pour être en mesure de parer à toutes les éventualités, s'était laissée entraîner à créer un personnel d'officiers tel, que la moyenne des embarquements pour les lieutenants de vaisseau n'était plus que de deux pour cent, et qu'il a fallu, pour pouvoir en cinq ans, ramener ce personnel à des proportions raisonnables, accorder, sur. un total de 7,150 officiers, 5,000 retraites. Nous sommes' heureusement bien'loin de cet excès, et n'avons pas besoin du remède extrême auquel l'Angleterre...
À propos
Le Temps, nommé en référence au célèbre Times anglais, fut fondé en 1861 par le journaliste Auguste Neffzer ; il en fit le grand organe libéral français. Il se distingue des autres publications par son grand format et son prix, trois fois plus élevé que les autres quotidiens populaires. Son tirage est bien inférieur à son audience, considérable, en particulier auprès des élites politiques et financières.
En savoir plus Données de classification - de la rigaudie
- chambaraud
- plantade
- vandier
- urgel
- conseil
- buffet
- léon say
- bérenger
- de montaignac
- solignac
- paris
- madrid
- la seine
- berlin
- limoges
- france
- allemagne
- angleterre
- boussac
- l'assemblée
- la république
- parlement
- bastille
- santos
- des assemblées