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Le Temps, 30 juillet 1889

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Le Temps
30 juillet 1889


Extrait du journal

On attend chaque année avec une certaine curiosité le discours du ministre, parce qu’on espère y trouver des indications précises sur les travaux qui se poursuivent dans les com missions et dans les bureaux, et sur les projets de réformes qui s’agitent dans le cabinet du grand-maître de l'Université. M. Fallières,— qui ne compte que des sympathies dans le monde universitaire et qui est, parmi les hom mes politiques amenés par le hasard des com binaisons ministérielles à l’hôtel de la rue de Grenelle, l’un de ceux qu’on s’étonne le moins d’y voir et que l’on souhaite le plus d’y gar der,— n’a pas été prodigue de confidences de ce genre. Il a simplement assuré que la grande commission du plan d’études travaille beau coup; il a réclamé du temps, en faisant re marquer que, dans l’enseignement secondaire, les réformes sont autrement difficiles que dans l’enseignement supérieur ou dans l’enseigne ment primaire; enfin, il a laissé entendre que l’on rétablirait bientôt dans les classes certains exercices particulièrement propres à provoquer la réflexion et l’effort personnel. S’agit-il du discours latin ou des vers latins? Nous ne l’avons pas deviné. M. Faguet avait déjà fait une allusion aux « exercices difficiles », sans les nommer. M. Fallières aurait pu vraiment être moins discret, d'autant plus qu’il n’aurait dû compte de son indiscrétion qu’à lui-même. On a. beaucoup applaudi les derniers mots du ministre, demandant à l’Université de for mer des citoyens, des hommes qui « veuillent et sachent rester libres ». L’amour de la liberté, les lettres l’ont de tout temps inspiré. Mais la science d’user de la liberté et de la conserver, qui nous .l'enseignera? Ce n’est pas une « science livresque», comme disait Montaigne, et c’est celle qui a jusqu’ici lé plus manqué à ce pays. La journée d’hier signifierait-elle qu’il y a fait quelques progrès ?...

À propos

Le Temps, nommé en référence au célèbre Times anglais, fut fondé en 1861 par le journaliste Auguste Neffzer ; il en fit le grand organe libéral français. Il se distingue des autres publications par son grand format et son prix, trois fois plus élevé que les autres quotidiens populaires. Son tirage est bien inférieur à son audience, considérable, en particulier auprès des élites politiques et financières.

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