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Le Temps, 30 juin 1871

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Le Temps
30 juin 1871


Extrait du journal

M. le ministre des finances a communiqué hier à l'Assemblée les merveilleux résultats de l'emprunt. Le montant des souscriptions réalisées est encore plus considérable que nous ne l'avions annoncé dans notre précédent numéro. A l'heure où a parlé M. Pouyer-Quertier, ses informations le portaient déjà à 4 milliards 500 millions, et tout n'était pas encore complètement connu. Il a suffi d'un laps de temps de six heures pour réunir cette énorme somme de demandes, et c'est la France qui en a fourni la plus grosse part; elle y figure pour plus des trois quarts, 3 milliards 500 millions. Paris s'est plus que jamais distingué par son empressement patriotique; ce Paris, qu'on voudrait décapitaliser, a montré une fois de plus'qu'il est le grand réservoir financier du pays, comme il en sera toujours le centre politique il a souscrit 2 milliards 500 millions. La province s'est également surpassée ellemême dans aucun des précédents emprunts, sa quote part n'avait été au-dessus de 250 millions; mardi, elle a offert plus d'un milliard. Le milliard recueilli à l'étranger ne constitue pas un fait moins remarquable au lendemain de tant de désastres. On comprend de quel tonnerre d'applaudissements a été salué l'exposé ministériel; les bravos ont redoublé quand le ministre a déclaré qu'un succès aussi éclatant allait permettre au gouvernement de désintéresser l'Allemagne bien avant les termes de payement fixés par le traité de paix, et que le devoir du gouvernement, dans d'aussi favorables circonstances, était de chercher et de trouver les moyens de hâter, autant que possible, la délivrance définitive du sol. Un détail des plus touchants qui n'est pas indiqué dans le rapport de M. Pouyer-Quertier, mais que l'on donne comme certain, c'est qu'une des malheureuses villes que nous a arrachées la conquête a saisi avec ardeur cette occasion d'affirmer l'inébranlable persistance de ses sympathies françaises, en souscrivant pour une somme qui n'est pas moindre de vingt millions. Cette cité, c'est Metz....

À propos

Le Temps, nommé en référence au célèbre Times anglais, fut fondé en 1861 par le journaliste Auguste Neffzer ; il en fit le grand organe libéral français. Il se distingue des autres publications par son grand format et son prix, trois fois plus élevé que les autres quotidiens populaires. Son tirage est bien inférieur à son audience, considérable, en particulier auprès des élites politiques et financières.

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