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Le Temps, 30 octobre 1938

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Le Temps
30 octobre 1938


Extrait du journal

S'il ne s'agissait que de procéder à une délimitation des frontières en se basant uniquement sur la constatation de la majorité de tel ou tel élément ethnique dans les régions en cause, la tâche serait relativement facile. Le débat se complique, on le sait, de considérations particulières affectant la politique générale des deux grandes puissances totalitaires en Europe centrale, et cela surtout en raison de la revendication d'une frontière commune" hungaro-polonaise à travers la Russie subcarpathique. Le gouvernement de Berlin ne se soucie nullement de voir s'établir ainsi une barrière pouvant éventuellement faire obstacle à sa politique d'expansion en Europe centrale et orientale, même si, dans les circonstances actuelles, la Pologne et la Hongrie se prêtent à une collaboration active avec le Reich hitlérien. L'Allemagne s'en tient donc au principe du droit des minorités de disposer librement d'elles-mêmes, ce qui coupe court à tout partage entre la Hongrie et la Pologne de la totalité de la Russie subcarpathique. Si M. von Ribbentrop, au cours, des entretiens de Rome, reste ferme sur ses positions, il serait donc à prévoir qu'il ne ' serait pas fait droit à la revendication d'une frontière commune hungaro-polonaise et que la Russie subcarpathique serait maintenue dans le cadre du nouvel Etat tchécoslovaque. On en éprouverait sans doute quelque amertume à Varsovie et à Budapest, et on ne manquerait pâs d'y voir une nouvelle concession, sans contre-partie sérieuse, de la politique italienne à la politique allemande. Aussi le gouvernement de Rome s'efforcera-t-il sans doute de sauver la face en obtenant certains avantages pour la Hongrie, par exemple la cession à cette dernière, sans plébiscite préalable, de quelques centres urbains importants. Ce serait sur un compromis de cette nature que Berlin et Rome se mettraient d'accord pour recommander à Prague et à Budapest une solution ïaute de laquelle il ne resterait, que le recours aux gouvernements des quatre principales puissances comme le. prévoit l'accord de Munich....

À propos

Le Temps, nommé en référence au célèbre Times anglais, fut fondé en 1861 par le journaliste Auguste Neffzer ; il en fit le grand organe libéral français. Il se distingue des autres publications par son grand format et son prix, trois fois plus élevé que les autres quotidiens populaires. Son tirage est bien inférieur à son audience, considérable, en particulier auprès des élites politiques et financières.

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