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Le Temps, 31 octobre 1871

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Le Temps
31 octobre 1871


Extrait du journal

Le Journal officiel publie encore aujourd'hui deux arrêtés du président de la république, annulant des délibérations illégales de conseils d'arrondissement. Le premier porte sur le conseil d'arrondissement de Lille, qui s'était attribué le droit de vérifier lui-même les pouvoirs de ses membres, et qui avait, en outre, émis le voeu de la formation d'une nouvelle assemblée constituante; le second vise la résolution prise par le conseil d'arrondissement de Narbonne d'inviter le conseil général de l'Aude à demander la dissolution de l'Assemblée nationale. Ces deux nouvelles décisions méritent la même approbation que les précédentes du même ordre; elles viennent prouver une fois de plus que le gouvernement est fermement résolu à faire prévaloir la stricte obéissance à la loi. Nous savons bien qu'on peut dire de tels arrêtés ce que l'on a si souvent dit, en matière de rapports de l'Eglise et de l'Etat, des déclarations d'abus, à savoir que ce sont des démonstraations illusoires en ce qu'elles manquent de sanction. Nous ne croyons cependant pas que ces mesures soient, dans les circonstances actuelles, absolument impuissantes et inutiles. Si elles n'ont pas de sanction pénale, et nous ne leur en souhaitons point, elles en ont une autre qui n'est pas sans valeur, c'est l'adhésion des bons citoyens qui sentent vivement, comme M. Thiers dans son allocution au conseil général de Seineet-Oise, que, pour vivre, la république a besoin de montrer sa compatibilité avec l'ordre et la plus scrupuleuse légalité. Nous sommes encore ce matin sans nouvelles télégraphiques de Vienne. L'empereur François-Joseph n'a donc pas encore trouvé de successeurs au cabinet Hohenwarth. La tâche qui va incomber au nouveau ministère est, en effet, des plus rudes et des plus périlleuses et l'on conçoit qu'un tel héritage ne soit pas fait pour tenter les hommes politiques de l'Autriche. Le mémorandum du comte de Beust, qui a fait sombrer l'administration fédéraliste, n'est qu'un programme de négation; il a donné le coup de grâce aux prétentions des autonomistes de Bohême, mais il ne donne pas la formule de la politique nouvelle qu'il va s'agir de substituer à celle qui vient d'être écartée après neuf mois de négociations et d'efforts laborieux. La question est de savoir si l'on va essayer de rentrer purement et simplement dans le, dualisme, en décrétant de nouvelles élections pour les Diètes récalcitrantes, ou bien si l'on tentera de s'engager dans la politique des moyens termes, en faisant aux nationalités des concessions moins étendues que nele demandaient les Tchèques, mais pourtant sérieuses, ou encore si l'on cherchera à gagner du temps en ajournant la solution des problèmes et en confiant la direction provisoire des...

À propos

Le Temps, nommé en référence au célèbre Times anglais, fut fondé en 1861 par le journaliste Auguste Neffzer ; il en fit le grand organe libéral français. Il se distingue des autres publications par son grand format et son prix, trois fois plus élevé que les autres quotidiens populaires. Son tirage est bien inférieur à son audience, considérable, en particulier auprès des élites politiques et financières.

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