Extrait du journal

A Maurice Martin. Je le rencontrai, par une de ccsradieuses après-midi d’automne, un dimanche, à l’heure même où, sur le ciment, le pistolet d'un strier devait donner le départ à deux cracks renommés. 11 flânait, dans une avenue du Bois, à l’ombre dorée des grands arbres propice aux méditations. 11 flânait, lui, que notre ironie de profane un peu jaloux qualifiait de « compétence ». Sans doute il lut dans mes yeux ma surprise, et cette question : « Comment, là-bas on court et vous n’y êtes pas ? » car sa réponse me prévint : « Eh bien, oui, dit-il, c’est ainsi, on joue au vélodrome, et je n’y suis pas. Aussi bien, pourquoi m’en défendre, j’ai changé, sinon de goût, de conduite. L’attrait d’une simple belle course m’a fait faire mille kilomètres en un temps où l’on ignorait l’épreuve sensationnelle. Aujourd’hui le match le plus imprévu, celui qui doit mettre aux prises les pédales les plus diversement célèbres, celui qui se dispute dans cette seconde, par exemple, et dont les journaux de demain matin nous raconteront les émouvantes péripéties, ne me ferait plus faire autant de mètres....