Extrait du journal

A nos Lecteurs î A nos Amis î Noël! Combien ce nom évoque de souvenirs l Comme il fait revivre les heures de notre jeunesse : la course à la cheminée, de bon matin, pour la récolte des jouets et des bonbons ; puis, plus tard, les Réveillons, axi cortège et au menu variables, suivant la situation de chacun. Mais, depuis 1914, quel changement ! Que furent les trois der niers Noëls ? Ils furent, pour vous tous — amis du front et de la tranchée — des jours de souffrance et de combat comme les autres jours, mais ils furent aussi et surtout des jours rendus douloureu sement tristes par l'absence des êtres aimés. Plus autorisée que la nôtre, la plume de notre glorieux ami et confrère, le capitaine Gaston Vidal — fondateur du a Diable au Cor » et qui préside maintenant aux destinées du journal « Le Pays » — vous tracera un tableau émouvant des Noëls de Guerre, en même temps qu'elle vous portera les paroles d'espérance et de foi. Nous avons voulu pour ce quatrième Noël, que notre Ver Luisant Projetât jusqu'à vous les rayons plus intenses '"de sa phosphorescence. Pour nous aider dans notre tâche, nous nous sotmnes adressés à des personnalités, des maîtres, à des amis. Partout nous avons rencontré l'accueil le plus cordial et le plus chaleureux. Partout, dans le monde des Lettres, des Arts et de la Presse, une amicale et confraternelle solidarité nous a prouvé combien nous avions eu raison de quêter pour vous — frères des tranchées — quelques bâches de Noël. Vous les trouverez dans les pages que vous allez lire. Que ces lignes, que ces dessins, tous inédits et spécialement écrits ou faits pour vous, accompagnent les vœux de Joyeux Noël et de Nouvel An que nous vous adressons. Nous savons être vos interprètes en exprimant, dans ces colonnes, mitre profonde reconnaissance et nos remerciements les plus sin cères à tous ceux qui, à un titre quelconque, ont collaboré à ce nutnéro de Noël. Partout on pense à vous —— ô frères, qui combattez et souffrez — et s'il vous faut encore passer ce Noël, face à l'ennemi, dans la boue et le sang, conservez votre belle confiance, car il est l'aube de la Victoire prochaine Z La Rédaction. iiiiiiiiimiiiiiiiMmiiiiiiiimiiiiiimiiumiiiiimiifiiiiifififmiifuuiiffitfunfum La Leçon de Noël. V)our la quatrième fois, les anges gardiens 1 de la France— j’entends l'armée qui inter dit, l’épée flamboyante au poing, l’invasion teutonne d'avancer sur le sol sacré" de la Patrie — pour la quatrième fois, nos vaillants cama rades vont passer la Noël dans la boue des tran chées. Avec quelle émotion je les salue, moi qui ai dû les quitter, ceux qui restent au Front ter rible et glorieux ! Avec quelle émotion surtout je me souviens. Car je les ai connus, je les ai vécus, les Noëls de guerre, heures inoubliables où, dans les abris incertains, dans les cagnas qui ne protègent guère du vent et du froid, pénètre un peu de...