Extrait du journal

mands bien intentionnés (dont on ne nous dit pas les noms) ayant adressé à M. de Moltke d'humbles représentations sur l'excès du militarisme, le feld-maréchal leur a répondu qu'à la vérité tout homme sensible ne peut que déplorer les lourdes charges imposées à la patrie allemande par l'entretien de son armée, mais qu'on ne doit pas espérer d'adoucissement à cette obligation avant le jour où toutes les nations de l'Europe auront, d'un commun acçord, écrit dans leurs codes que la guerre, même victorieuse, est une calamité publique. « Or, toute la puissance de l'empereur, — a continué le feld-maréchal, non sans une aimable ironie, — toute la puissance de l'empereur est incapable de faire naître en Europe une pareille conviction ; on n'y parviendra que par une meilleure éducation religieuse et morale des peuples, résultat d'une évolution historique de...