Extrait du journal

-. C'est prendre galamment son parti de ce qu'on ne peut empêcher. A coup sûr, le cabinet de Berlin ne se souciait guère de l'équilibre européen et préférait de beaucoup la prépotence germanique. Alexandre III n'aurait pas fait jouer la Marseillaise s'il avait pris conseil de son cousin Guillaume ; on n'a jamais ouï dire que la diplomatie allemande ait travaillé avec zèle à faciliter l'heureuse combinaison qui oppose à la triple alliance une alliance d'égale force. Ni en Autriche, ni en Italie, ni même dans le pays que M. de Caprivi aide à gouverner, la presse officieuse n'a accueilli avec autant de philosophie les nouvelles de Cronstadt et de Saint-Pétersbourg ; il fallait qu'un premier ministre prît la parole pour rappeler aux journaux ministériels que l'optimisme est le premier des devoirs et qu'il ne sert à rien de récriminer contre les faits accomplis. Le sage fait bonne mine à mauvais jeu, et il y a, paraît-il, des sages à Berlin. -...