Extrait du journal

a reproché, peut-être avec excès, mais ,. ; non pas sans raison, d'avoir témérairement engagé son pays dans des entreprises aventureuses et de lointaines expéditions. Certes, l'Angleterre ne voulait pas voir décliner son prestige en Asie, en Afrique ; mais il a semblé à beaucoup d'Anglais qu'on aurait pu sacrifier moins d'argent et d'hommes dans ces guerres d'Afghanistan et du Zoulouland que lord Beaconsfield a menées pour ainsi dire à grandes guides. Puis, le cabinet Beaconsfield avait-il vraiment fait et saurait-il faire quelque effort utile pour rétablir l'autorité de la puissance britannique en Europe ? Où chercherait-il i, des alliés ? sur quelles amitiés s'appuierait-il ? Il y a quelques jours , le bruit courait que lord Beaconsfield méditait de faire .entrer son pays dans l'alliance;aus-' tro-allemande ; et ce fut un grief de plus habilement exploité contre lui par les libéraux. Félicitons-nous-en si, comme on l'a dit, cela prouve que l'opinion publique se prononce avec vivacité chez nos - voisins contre une àïïïance avec l'Allemagne et l'Autriche, et qu'elle penche visiblement, au contraire, pour une alliance anglo-française, qui serait , en e.ffet,' beaucoup plus conforme aux intérêts communs des deux grands peuples occidentaux. Enfin il faut ajouter que les « leaders » du parti whig, au cours de la période électorale, n'ont pas épargné des déclarations qui ressemblaient presque à un désaveu de la politique de 1870. Si bien que le succès des whigs n'impliquerait pas un retour à cette politique funeste.. mais qu'il entraînerait, au contraire, de la part des whigs, un abandon complet des anciennes idées abstentionnistes. A entendre ce qui se dit, l'Angleterre, sous le cabinet qui va succéder au ministère Beaconsfield, serait appelée à jouer un rôle important en Europe, et la conclusion de l'alliance anglo-française servirait de prélude à cette évolution du parti whig....