Extrait du journal

Récemment, le gouvernement tunisien prétendit que M. de Sancy n'avait pas rempli ses engagements et annonça l'intention de reprendre les terrains qui avaient été concédés à notre compatriote. M. de Sancy se plaça alors sous la protection de notre consul, M. Roustan, qui, après en avoir référé à son ministre, réclama au nom du gouvernement français une enquête contradictoire destinée à bien établir les faits. Le gouvernement du bey se refusa formellement à ordonner cette enquête, en ajoutant qu'il reprendrait possession, à un jour déterminé, de la concession de M. de Sancy, y compris toujours le haras. En présence de ce refus tout à fait inexplicable, puisque la demande du gouvernement français ne préjugeait en rien le droit d'aucune des deux parties, M. Roustan déclara qu'il s'opposerait par la force à l'occupation des terrains par les agents tunisiens. Au jour dit, une commission exécutoire se présenta aux limites de la concession pour s'en emparer au nom du bey ; mais elle se trouva en présence des janissaires du consulat de France, sous les ordres du premier drogman. Hâtons-nous d'ajouter que, devant le pavillon français, la commission tunisienne se retira immédiatement, après avoir pris acte toutefois de la résistance opposée aux ordres du bey. M. le ministre des affaires étrangères, informé de ces faits, donna l'ordre à notre consul de demander des satisfactions pour le passé et des garanties pour l'avenir. Nous ne croyons pas, d'ailleurs, qu'un ultimatum ait été envoyé....