Extrait du journal

Nous avons donc été et nous restons donc partisans de la République loyalement ouverte. Seulement, si nous y réclamons place pour tous les Français de bonne volonté, l'idée ne nous serait jamais venue de faire appel, dans le gouvernement républicain, à la collaboration de nos plus acharnés ennemis de la veille. Bien longtemps, avant qu'il s'agît du général de Miribel, de M. Weiss et de quelques autres, Benjamin Constant avait publié sur ce sujet des lignes tout à fait raisonnables, qu'on relira volontiers encore aujourd'hui. « Je crois, disait-il, que les amis de la liberté doivent accueillir les convaincus ; mais je pense que les convertis ne doivent point partir d'un changement tardif et soudain pour obtenir incontinent le pouvoir. Si un musulman embrassait le christianisme, je me réjouirais de l'acquisition d'un nouveau fidèle; mais si, ce jour-là même, ce musulman voulait...