Extrait du journal

La conclusion à tirer, une fois de plus, de ce petit fait divers de la politique, c'est qu'il n'existe pas, en réalité, de responsabilité ministérielle au point de vue pécuniaire. Il y a cinquante ans que l'on essaie, mais en vain, de fixer dans quelle mesure un ministre peut être responsable des dépenses arbitraires qu'il impose à l'Etat. En 18i9, la Chambre des députés eut à se prononcer sur une dépense de 179,000 francs, faite par M. de Peyronnet pour sa, salle à manger du ministère de la justice.On était encore sous l'impression de l'anathème lancé par Chateaubriand contre ces ministres cagots, ces agents de la Congrégation, ces promoteurs de la loi du sacrilège, « ces hommes à foi douteuse, qui, au sortir des orgies, se faisaient les apôtres de la religion et venaient instituer des supplices ». La salle à manger de M. de Peyronnet prit, dans l'imagination populaire, les proportions orgiaques de la salle ninivite de Sardanapale ou de la salle d'Apollon de Lucullus. La Chambre vota les 179,000 francs ; mais, sur la proposition de M. Dupin, elle chargea....