Extrait du journal

par l'alliance avec les armées rouges, les puissances jadis alliées révèlent leur impuissance à concilier leurs intérêts et à traduire en actes une volonté commune. L'Italie, résolue à améliorer sa grave situation économique on s'affranchissanl de l'égoïsme des compagnies charbonnières anglaises et en créant, pour son industrie, de larges débouchés, met tout en œuvre pour reinouer ses liens d'amitié avec l'Allemagne ; elle cherche dans l'entente avec le germanisme, qui ne saurait être pour elle un danger depuis l'effondrement de l'empire austro-hopgrois, un appui contre la nouvelle monarchie yougo-slave et l'impérialisme hellénique. La Russie des Soviets lui apparaît sous la forme d'un ivaste marché où ses commerçants et ses industriels peuvent conquérir une grande place. La Pologne ne l'intéresse pas. De son côté, l'Angleterre est prête à sacrifier la jeune République à ses immenses intérêts d'Orient. L'Europe, d'ailleurs, ne l'intéresse que dans la mesure où une grande puissance continentale s'y révélerait capable d'y exercer son hégémonie. Mais ce péril est loin d'être imminent et, pour qu'il demeure chimérique, il suffit à M. Lloyd George de tenir la balance sensiblement égale entre la France et l'Allemagne, de favoriser taintôt l'une et tantôt l'autre, de maintenir leurs défiances et leurs haines réciproques....