Extrait du journal

Ces nouvelles, qui ont été livrées à la pu blicité le plus rapidement possible, ont produit une excellente impression dans le Parlement italien et dans le public. Des groupes nombreux de députés sont restés & Montecitorio jusqu'à une heure avancée de la nuit, discutant avec animation les conséquences de ce revirement soudain, s'accordant, en général, à admettre que la retraite de M. de Robitant serait, à l'heure présente, d'un effet déplorable. Plusieurs amis du ministre, appartenant aux fractions les plus différentes de la Chambre, se sont rendus immédiatement auprès de lui pour lui faire part de ces impressions, et on assure que cette attitude du monde parlementaire l'a vivement frappé. Il est facile de concevoir qu'elle ait pris une grande importance à ses yeux, après l'accueil très froid qui lui avait été fait lors du vote des crédits pour l'Afrique. Pour qui avait suivi la discussion, il apparaissait clairement qu'après l'échec de Sahati, personne n'admettait plus avoir une part de responsabilité quelconque dans la politique africaine. Seul, le gouvernement devait en porter tout le poids. En assistant au défilé des discours, il était permis de se demander ce qu'étaientdevenus ces ardents qui, il y a deux ans, ne rêvaient qu'expansion au dehors et reprochaient au ministère, aussi bien au Parlement que dans la presse, son apathie et son manque d'initiative. Le seul tort de M. Depretis et de ses collaborateurs est peut-être de n'avoir pas su résister au courant, mais 11 est certain qu'ils ne l'ont pas créé....