Extrait du journal

Pour les autres qui ont la vie plus dure, ils n'en sont pas moins organisés sur un plan trop uniforme et trop coûteux. Toute petite ville veut absolument se modeler sur la grande. Il lui faut un collège qui soit la copie d'un lycée, avec même hiérarchie., mêmes cadres, même personnel et, par conséquent, mêmes dépenses. Ne pourrait-on pas transformer en collèges français une bonne moitié des établissements actuels? Que si même le latin semble indispensable à la gloire de Semur ou à la bonne renommée de Nantua, qui empêche de donner aux études classiques une organisation .différente, tout aussi efticace et infiniment moins coûteuse ? Avec une nouvelle distribution des cours et deux professeurs de langues mortes, l'un pour le latin, l'autre pour le grec, on remplacerait avantageusement cette savante hiérarchie professorale qui s'élève de la sixième jusqu'à la rhétorique. On allégerait cette lourde jnachine de l'enseignement gréco-latin qui semble organisée, comme la tragédie classique, dans l'unique but de « retarder le dCllouelnent". L J malheur est qu'on veut jouer la tragédie à Carpentras comme à la Comédie-Française. Ayez moins de fonctionnaires dans vos collèges et payezles mieux. Faites-leur aimer leur petite ville. Attachez-vous surtout les bons administrateurs en leur assurant une situation honorable au lieu de les forcer à courir la France en nomades, et vous verrez vos collèges, rajeunis, retrouver bientôt la prospérité d'autrefois....