Extrait du journal

Le Reichstag a dû entamer, il y a trois leurs, la discussion du contingent militaire. On ne connaît encore aucune des particularités du débat; mais ce qui est dès à présent certain, c'est que le gouvernement n'aura épargné ni menaces ni caresses pour amener l'Assemblée prussienne à abandonner un de ses droits les plus importants : celui de fixer tous les ans l'effectif de l'armée. Nous avons parlé, en leur temps, des discours psu conciliants de l'empereur et de son chancelier. Beaucoup d'autres procédés ont été employés pour attendrir le Reichstag; on a imaginé, par exemple, de faire intervenir des électeurs du Pal'lemat, qui ont déelaié que la savante Allemagne avait vécu si l'on refusait au ministre de la guerre le droit de disposer d'elle à sa fantaisie. Les Allemands établis hors d'Allemagne (en Alsace et en Lorraine) viennent d'avoir une inspiration analogue et que nous voulons bien croire spontanée. Ils adressent de Strasbourg une pétition au Reichstag, pour lui soumettre leurs patriotiques alarmes. « Placés aux avant-postes de l'empire, au milieu des éléments qui lui sont hostiles, ils ont constaté (on sait quels bons observateurs sont les Prussiens établis en pays étrangers), que les ennemis de l'empire éprouvaient une véritable satisfaction des difficultés opposées jusqu'ici au gouvernement. » Ils se sont persuadés, en outre, que l'Allemagne, par l'attachqment du Reichstag aux principes parlementaires reconnus dans toutes les nations tant soit peu libres, « est menacée de retomber dans son ancienne désunion et dans son ancienne faiblesse ; » Ils déclarent que « les idéologues allemands sacrifient, sans le savoir, la force de leur patrie à leurs ennemis. » C'est pourquoi ces observateurs bénévoles « invitent les députés fidèles à l'empire à ioutenir avec unanimité le gouvernement pour conserver aux forces nationalas leur solidité en vue des armements de la France. »...