Extrait du journal

J'ai indiqué très brièvement,dans une espèce de nomenclature, toutes les anomalies du service de place dans mon précédent article. Depuis mercredi dernier, j'ai reçu de nombreuses communications, dont quelques-unes présentent le plus haut intérêt,et montrent que cette question intéresse vivement l'opinion publique qui, comme nous, trouve qu'on abuse vraiment,à Paris et dans les grandes villes, de nos soldats. Il est en effet surprenant de voir combien on détourne, dans les centres importants, l'armée de sa voie, qui est d'apprendre le métier militaire, et non pas celui de garder les sénateurs, les députés ou les bureaux des ministères. Par des chiffres tirés du rapport très documenté de notre ami Berteaux, sur le dernier budget de la guerre, j'ai démontré il y a huit jours que, dans les grandes villes, les soldats — défalcation opérée des jours de maladie, de service, des permissions réglementaires et exceptionnelles — accomplissaient à peine une année d'exercices, et que des manœuvres intéressantes pour leur instruction ne pouvaient avoir lieu, faute de temps....