Extrait du journal

L'année suivante, M. Stourdza, premier ministre, offrait au si jeune Bratiano le portefeuille des Travaux publics et en 1901 celui des Affaires étrangères. Bratiano était bien né pour la politique, la grande, la nationale, qui va hors des frontières défendre les intérêts, l'intelligence et l'honneur d'un pays. Cette Roumanie, qu'un traité non rendu public unissait à la Triple-Alliance, était bien difficile à défendre par un patriote qui aimait la France, les terres de paix et de liberté. Mais bientôt, dans les frontières mêmes de la Roumanie, surgit la crise la plus grave : le soulèvement des paysans revendiquant leur indépendance et les fruits légitimes de leur travail, le droit de propriété sur les patrimoines qu'ils cultivent depuis toujours. Bratiano, chargé du ministère de l'Intérieur, apaisa la révolte par des mesures, généreuses, seules alors possibles, qui constituaient une sorte de préface à la réforme agraire, à la révolution pacifique, dont il annonce atijour d'hui le bienfait à son peuple de paysans....