Extrait du journal

Les femmes-soldats faisant le coup de feu, se battant pour de bon ne sont pas si rares 'qu'on le pourrait croire. Je ne sais si les historiens de la Grande Guerre que nous venons de vivre nous révéleront, ,par la suite, l'existence aux avinées de valeureuses amazones, mais j'entendais raconter, ces jours-ci par jli garibaldien de 70, qui reprit sa place dans ce corps d'élite dès le début de 1914, M. Ange iMorre, qu'il avait connji dans l'armée des Vosges en 1870, une femme-lieutenant. « C'était, disait-il avec un fin sourire , la dame main gauche ou main droite, je ne puis affirmer, du commandant Nicolay qui était à la tête d'un bataillon de mobiles. Le « lieutenant » était fort joli, des yeux superbes que je vois encore, une poitrine qui plastronnait sous l'uniforme, et lorsqu'il était en selle, une descente de reins qui faisait loucher les poilus d'alors. Ils n'étaient pas en bois, les pauvres, et le iieutenant en montrait de l'humeur. Un jour, en ma présence, il se plaignait, je vous demande pardon du mot, il sent un peu sa caserne, qu'on lui « fit de l'œil ». iSacré lieutenant, c'est le contraire qui eût été surprenant ! »...