Extrait du journal

Louis Mie fut un orateur de tout premier ordre. Les électeurs de Bordeaux je nommèrent trop tardivement député, quand la maladie qui le conduisit au tombeau avait presque entièrement achevé son œuvre. Il mourut peu de mors après, sans que le peys ait pu profiter de ses lumières. Nombreuses et retentissantes furent ses plaidoiries. Dans l'une d'elles, il exprime en ces termes le sentiment de la démocratie sur le respect dû à la loi : « Je tiens, dit-il, que les lois les plus mauvaises sont celles qu'il faut le plus respecter ; car si l'on s'accoutumait à dédaigner les pires, on fmirait par ne plus respecter les bonnes. » C'était alors la grande époque. On jetait les fortes bases, les puissantes assises de la République. Un magistrat de haute conscience, demeuré indépendant sous l'Empire, Salneuve, écrivait pour la Bibliothèque démocratique de Victor Poupin, un petit opuscule des ,plus substanciels, sur le Respect de la loi dans un régime de Suffrage universel, et le vieux Madier proclamait du haut de la tribune la nécessité de la soumission générale à la loi, m glaive et bouclier de la démocratie »....