Extrait du journal

M. Paris. Nous espérons qu'il ne sera pas trop difficile d'arriver à un texte acceptable, qui lève certains scrupules et qui ne gâte point la loi. Il suffit, pour cela, d'un peu de bonne volonté de la part des sénateurs républicains du centre gauche, ou, pour mieux dire, d'un peu de réflexion. Sur la question soulevée par l'amendement Lucien Brun, nous gommes convaincus qu'on s'entendra sans trop de peine. Mais c'est contre l'amendement Paris que devra porter tout l'effort. Il s'agit ici de savoir si la loi d'obligation aura encore une sanction effective. Que la rédaction de l'article soit délicate, qu'il ne soit pas commode de concilier le droit du père de famille avec celui de l'Etat, nous en tombons d'accord; mais, entre l'article 16, qui est mal venu, et l'amendement Paris, qui est détestable, faut-il renoncer à proposer un nouvel article qui soit efficace sans encourir le reproche d'être illibéral ? Nous croyons qu'on y parviendra, et nous ne répéterons pas ce que nous disions à cet égard il y a peu de jours. Notre grand désir est qu'il se forme une majorité dans le Sénat qui comprenne la nécessité d'une prochaine application de la loi et qui ne fasse pas échouer le projet en y insérant des amendements qui seraient repoussés par la Chambre. Cela nous rejetterait bien loin, et pourtant tous les sénateurs éclairés devraient savoir combien l'obligation est une affaire urgente. A ceux qui ne se trouveraient pas encore édifiés, nous conseillons de parcourir la série des Rapports dinspection générale que publie le ministère de l'instruction publique, et principalement le rapport sur l'académie de Rennes, qui a tout récemment paru. Tant que l'obligation ne sera pas votée, il faudra renoncera instruire, à civiliser la Bretagne....