Extrait du journal

L'importance de la législation sur le mariage, dans l'ordre social, est cependant indéniable. De la facilité plus ou moins grande avec laquelle on pourra se marier dépendra l'augmentation ou la diminution-de la natalité, et il n'est point douteux que, dans les milieux trayailleurs et peu fortunés, si le concubinage a pris la place des unions légitimes, ce n'est point par mépris d'une situation incontestablement préférable au triple point de vue de la morale, de la -stabilité et de l'avenir des enfants, c'est 'à cause des formalités, des frais, des > 'lenteurs dont la loi civile a fait l'accompagnement obligatoire du mariage. Il semble que le législateur de 1804 ait multiplié* autour de lui les barrières, comme s'il avait voulu en rendre l'approche difficile. Déjà la loi du 20 juin 1896 avait supprimé des formalités qui ne pouvaient à aucun degré être considérées comme des garanties. Un pas nouveau vient d'être franchi et la loi votée il y a quelques jours par la Chambre est de nature à augmenter sensiblement le chiffre des mariages. Nous en trouvons la preuve dans cette constatation que quantité de gens en attendaient impatiemment le vote, qui rencontraient dans la législation actuelle des obstacles à leurs projets d'union....